01/12/1473escalation verbale e militare scuote la penisola
Piazza Italica (AAP) - L’Italia imperiale attraversa una delle fasi più delicate degli ultimi anni dopo una serie di comunicati estremamente duri che hanno fatto precipitare la tensione tra l’Impero, la Repubblica di Venezia e il Regno delle Due Sicilie. Al centro delle preoccupazioni vi è anche il recente dispiegamento di forze mercenarie imperiali a Santa Fiora, considerato da molti un segnale di possibile escalation militare.
La compagnia mercenaria Dark Brotherhood, sotto bandiera savoiarda, è schierata da giovedì nei pressi della frontiera duosiciliana, con l’ordine di “mettere in sicurezza” l’area. Fonti interne confermano che il dispiegamento è stato disposto direttamente dall’Imperatore.
La prima reazione è arrivata da Venezia, che ha definito “delirante” il comunicato imperiale del 23 novembre, accusando l’Impero di distorcere i fatti e di esibire una “morale ipocrita”. Il Doge, Olimpia Oriente Frescobaldi, ha contestato la narrativa imperiale punto per punto, ricordando i presunti rapporti di tolleranza e complicità tra l’Impero e ONE e liquidando lo slogan imperiale “noi siamo noi” con un lapidario “e chi se ne frega”.
Il giorno seguente, il Regno delle Due Sicilie ha pubblicato una replica altrettanto dura. Il Re Mojmír De Fuori ha definito la nota dell’Impero “sconclusionata” e ha accusato la controparte di aver “abbandonato la verità per ripiegare nella menzogna”. Il sovrano ha rigettato l’accusa d’invasione, sostenendo che fu Siena, durante la guerra civile duosiciliana, ad attaccare per prima. Il comunicato elenca inoltre una serie di episodi, dal caso Birger all’affondamento di navi genovesi e francesi, che secondo il Regno dimostrerebbero “ambiguità, complicità e memoria selettiva” da parte imperiale. Particolarmente controverso il riferimento all’affondamento di Shisui, presentato come il frutto di un accordo politico tra l’allora reggente Bossa e il Regno. La conclusione è netta: “L’Impero parla di neutralità, ma noi la chiamiamo per ciò che è: ipocrisia.”
Nelle stesse ore, l’Alleanza Aegis è intervenuta con un avvertimento diretto: qualsiasi attacco di SRING o dell’Impero ai danni del Regno delle Due Sicilie o di Venezia comporterebbe “una risposta militare immediata”, senza ulteriori avvisi. Il comunicato sottolinea che le due potenze della penisola “non sono sole” e mette in guardia l’Impero dal “confondere la diplomazia con la debolezza”.
Secondo diversi osservatori, la combinazione di risposte dure, accuse incrociate e movimenti militari rende la situazione nella penisola estremamente volatile. Un funzionario europeo ha affermato, sotto anonimato, che “la prossima dichiarazione potrebbe essere quella che farà scattare il punto di non ritorno”. L’Impero, per ora, non ha ancora replicato ufficialmente, ma fonti interne parlano di crescente irritazione e di una risposta in fase di valutazione.
Mentre la Dark Brotherhood consolida le proprie posizioni a Santa Fiora e la retorica politica continua a inasprirsi, l’Italia imperiale rimane sospesa in un clima di incertezza, con il rischio concreto che la crisi diplomatica possa trasformarsi in un confronto aperto.
30/11/1473Bretagne, quand la guerre n’a pas d’après
À Rennes (AAP) - Il souffle depuis quelque temps sur nos royaumes un vent de stupeur amusée. Car tandis que les osts franco-berricho-angevins et leurs alliés se rengorgent d’avoir pris Rennes, haut fait, certes, dont ils ne manquent pas de se gargariser à longueur de bivouac, voilà que les Bretons, eux, continuent placidement leurs affaires d’élections et de délibérations, comme si la chute de leur capitale n’était qu’une légère pluie sur leurs chausses. Deux mondes séparés par une muraille d’incompréhension, et chacun dans sa bulle : les uns brandissent leurs bannières au cri de victoire, les autres comptent voix et soutiens comme si la ville n’était pas tombée la veille.
À les entendre, les coalisés auraient renversé l’ordre des choses : Rennes est prise, le duc serait frappé d’effroi, les portes ouvertes, les destins prêts à être tranchés. Mais lorsqu’on traverse leurs rangs, on ne voit que perplexité : les capitaines se demandent déjà ce qu’ils comptent faire de cette conquête qu’ils n’avaient visiblement pas songé à employer. Châtier les traîtres ? Ils n’en châtient aucun. Renvoyer les maîtres des ports et y mettre leurs gens sûrs ? Ils n’en déposent aucun. Établir une nouvelle gouvernance ? Ils n’en proclament point. On dirait qu’ils avaient pour tout but de prendre Rennes, et qu’une fois la ville obtenue, ils ne savent plus à quel saint se vouer.
Pendant ce temps, les Bretons poursuivent leurs élections comme on poursuit une veillée de village : sans hâte, sans trouble, sans considérer les fers qui tintent à leurs portes. Quelques-uns glissent même sous les créneaux sans jeter un œil aux enseignes étrangères, trop occupés à savoir quel notable l’emportera dans quelque assemblée du cru. Pour eux, la prise de Rennes n’est ni fin du monde ni rupture d’équilibre : seulement une nouvelle de plus qu’on racontera peut-être à la taverne, si le cidre est bon et la compagnie bavarde.
L’observateur extérieur ne peut que hausser les épaules : les Français souhaitaient-ils une démonstration de force ? Qu’ils la complètent. Espéraient-ils abattre les têtes qui leur sont odieuses ? Qu’ils les abattent. Désiraient-ils imposer leurs hommes à la tête des havres et passages ? Qu’ils le fassent. Las ! Rien ne vient. Leur victoire sonne creux comme un tambour sans peau. Une cité prend, mais personne ne gouverne ; une guerre se mène, mais nul ne sait ce qu’il en veut tirer.
Au bout du compte, c’est la Bretagne qui donne la leçon : une capitale peut tomber sans que le pays tremble, si ceux qui la prennent ne savent point pourquoi ils la prenaient. On dira donc que les Français ont remporté un beau succès, mais que ce succès demeure un coquillage vide. Car sans dessein, une conquête n’est pas un acte de puissance : seulement un bruit lointain qui se perd dans le vacarme des affaires humaines. Les Bretons élisent ; les Français campent ; et chacun poursuit son monde comme si l’autre n’existait pas. Ainsi va la guerre quand elle avance sans objectif : elle marche, certes, mais ne mène nulle part.
29/11/1473De la dispersion progressive des Puissances Sacrées
Genève (AAP) - Il n’est point de République qui puisse longuement subsister, si les puissances qui la composent se trouvent éparses, minées ou sujettes à l’arbitraire des volontés particulières. Car, de même que l’unité du corps dépend de l’accord des humeurs, ainsi la stabilité des institutions requiert que l’autorité, unique et constante, préside aux choses spirituelles comme aux temporelles. Or, il est advenu depuis quelques années, et les événements récents en sont preuves éclatantes, que l’Église Aristotélicienne dite Romaine, autrefois ferme citadelle de doctrine et de régulation, montre en ses ressorts le relâchement d’une puissance jadis indivise.
Voyez comme désormais les Évêchés, qui jadis relevaient du jugement d’un consistoire royal ou du Saint-Collège, sont concédés aux régnants locaux, aux ducs et comtes selon leur territoire. Le siège de Bourges, naguère métropolitain et revêtu d’une antique dignité, se voit remis non par décret romain, mais par la seule volonté du Duc de Berry. Utrecht, Angers, Lausanne et Genève, antiques bastions de la foi, se trouvent pareillement soumis à la grâce d’un Comte ici, d'un Archiduc ou d'Avoyers là, comme si le gouvernement des âmes devait être mesuré à l’aune des frontières terrestres et non plus à celle de l’autorité sacrée.
Je ne parle point ici pour contester la prudence des princes, car je tiens, en accord avec la doctrine que j’exposai ailleurs, que la souveraineté, pour être parfaite, doit embrasser les causes publiques. Mais je note ceci : là où les puissances sacrées deviennent tributaires des puissances civiles, et où les nominations ecclésiastiques procèdent non d’un centre commun mais d’une multitude de centres divergents, là naît l’inévitable dislocation du pouvoir spirituel. Ce qui était un devient plusieurs ; ce qui était universel se particularise ; et ce que l’on nommait Église se réduit en une série de chapelles soumises aux princes de leur province.
Il n’est nulle surprise, dès lors, que les anciens canons se voient transgressés, que les procédures se fassent diverses selon les terres, et que l’arbitrage de Rome, qui d’ordinaire servait de mesure et règle, s’étiole peu à peu dans les ombres d’une autorité déchue. Car là où n’existe plus une puissance supérieure donnant forme et unité, là s’immisce la confusion, mère de discorde et de décadence.
Mais le mal ne vient point des princes, mais de Rome seule.
Car si le Duc a voulu, en toute clarté, reconduire un prélat connu de son peuple, ce n’est point là qu’est la faute. Elle est plutôt dans ce clerc zélé, moins instruit des usages nouveaux que des vieilles vanteries romaines, qui réclama soudain l’aval d’un souverain qui n’a plus droit ni regard sur ces terres. Voilà bien le signe d’une Église égarée, dont les ministres, retirés comme avares dans leurs nefs pleines d’or, convoitent titres et prérogatives, mais désertent entièrement la place publique et le soin véritable des âmes.
Que Rome, autrefois juge universel, soit tombée si bas qu’il faille aux provinces régler elles-mêmes les successions spirituelles, voilà marque certaine d’un édifice sacré rongé jusqu’à la racine. Là où les calotins n’exercent plus leur charge, les peuples et les souverains doivent suppléer. Et si l’Église continue de somnoler dans sa richesse, ignorant le monde vivant, il n’en restera bientôt que le nom, tandis que les pouvoirs terrestres gouverneront seuls jusqu’au salut des consciences.
Et pourtant, il est de l’essence des corps institués que, lorsqu’ils abdiquent leur pouvoir propre, d’autres s’en emparent ; car jamais le vide n’est toléré dans les choses humaines. Là où Rome ne gouverne plus, les princes gouvernent. Là où l’Église ne choisit plus, les ducs et les comtes choisissent. Et là où l’unité se retire, la multiplicité s’installe.
Si quelque salut demeure, il ne viendra point d’un retour chimérique à un ordre ancien déjà défait, mais d’une reconnaissance claire : qu’une institution, pour vivre, doit exercer réellement l’autorité qu’elle prétend détenir ; qu’une puissance spirituelle ne saurait survivre si elle se contente de sceller ce que les puissances séculières ont décidé ; et que, sans redressement ferme, l’Église Aristotélicienne Romaine ne sera plus bientôt qu’un souvenir, un fantôme doctrinal, un nom laissé aux livres, tandis que la réalité du pouvoir aura passé tout entière aux mains des souverains terrestres.
Ainsi s’achève cette observation, non sans tristesse, mais avec le soin de la vérité. Car il appartient au philosophe comme au politique non point d’orner le réel de vaines illusions, mais d’en dévoiler les ressorts, afin que ceux qui gouvernent puissent, s’ils le veulent encore, prévenir la ruine annoncée.