Straßbourg (AAP) - L’Histoire est parfois joueuse. Elle aime prendre les destins bien rangés, les secouer délicatement puis les jeter à la mer. Ophy en est l’illustration parfaite. Car avant de devenir l’une des pirates les plus surveillées de l’Adriatique, Ophy appartient au gratin genevois, ce monde feutré où l’on cultive la discrétion, la respectabilité et un certain sens de la mesure. Autant dire que la piraterie n’y figure pas exactement parmi les carrières recommandées.
Et pourtant, Ophy choisit la haute mer. Elle délaisse les salons, les conversations comptables pour les embruns, le fracas des canons et les pavillons noirs. Sous le surnom chantant de « Bella Ciao », elle prend la tête d’un clan maritime et défie autorités, amiraux et tribunaux avec une constance presque touchante. Les procès s’enchaînent, les condamnations tombent, les relaxes surviennent, et Ophy semble collectionner les sentences comme d’autres collectionnent les titres honorifiques.
À la barre de la caraque de guerre THU^^RI^^SAZ, notre Genevoise devenue pirate sillonne les mers avec un aplomb qui force, il faut bien le reconnaître, une certaine admiration. Sa devise latine - Veni, vidi, vici - sonne comme une coquetterie intellectuelle : la preuve qu’on peut être pirate sans renoncer tout à fait à une éducation distinguée.
Mais l’Adriatique, voyez-vous, n’est pas le Léman. Et Venise n’est pas réputée pour son indulgence. Le 24 décembre, pendant que d’autres pensent aux festivités, la Sérénissime République diffuse un communiqué d’un sérieux implacable : Ophy est repérée, et cette fois, on décide de mettre les grands moyens.
L’alerte se déclenche lorsqu’un danger potentiel apparaît pour l’amirale sérénissime Lady Iris. La réponse est immédiate, presque chorégraphiée. Les marines de Venise, de Bosnie, d’Albanie et du Royaume des Deux-Siciles prennent la mer simultanément. Le dispositif se referme, la THU^^RI^^SAZ est encerclée, et Ophy découvre que même le plus solide pedigree genevois ne fait pas le poids face à une coalition bien décidée.
Les remerciements officiels suivent, comme toujours. Le Royaume des Deux-Siciles, par l’entremise du ministre et capitaine Dacos, la marine bosniaque de l’amiral Boorich, les forces navales albanaises commandées par le général Leonit, sans oublier les capitaines vénitiens Aldobrando et Lady Ofelia, sont salués avec solennité. La conclusion, elle, ne laisse guère de place au doute : la caraque pirate est coulée par la marine bosniaque. C'est que tout le monde n’a pas ce talent rare de passer du gratin genevois aux abysses adriatiques avec autant de panache.
À Cracovie (AAP) - En Pologne, on a trouvé la recette infaillible pour gagner une guerre sans trop s’embarrasser de débats : on mobilise large, on enferme serré, et on sert le tout avant les fêtes. Efficace, propre, emballé, joyeux Arystonarodzeniowe.
Le mode d’emploi est simple. Des troupes tchèques traînent près d’Oświęcim ? Qu’à cela ne tienne : appel général sous les drapeaux. Parents, amis, cousins, tout le monde à la chaîne. Ceux qui savent tenir une épée partent au front, ceux qui ne savent pas tiennent les murs. Les hésitants, eux, tiennent surtout leur langue.
Et pour les importuns armées “illégales”, visiteurs trop armés ou citoyens un peu trop curieux, la solution est connue : tribunal direct, cellule immédiate. À Cracovie, quand quelqu’un frappe à la porte avec un glaive, on lui ouvre la prison. Justice rapide, jugement bref, détention comprise. Le tout présenté comme une mesure sanitaire : il s’agit de “faire de l’ordre avant les fêtes”.
Quelques jours plus tard, communiqué rassurant : la situation est “sous contrôle”. Traduction : ceux qui voulaient entrer sont sortis du jeu. L’état d’exception reste en vigueur, les routes sont bouclées, mais pas d’inquiétude : on recrute des forgerons pour fabriquer des épées bon marché (afin de cogner des têtes “rebelles mais creuses”), des tailleurs pour coudre des boucliers, et même des médecins, la guerre, ça blesse, surtout quand on la gagne.
Pendant ce temps, la ville prépare le banquet. Les recettes tombent du ciel, les cadeaux se cachent dans le calendrier de l’Avent, et l’on souhaite à tous paix, amour et sérénité, à condition d’être du bon côté des barreaux.
Moralité ? À Cracovie, la guerre se gagne comme une fête municipale : une affiche, une mobilisation, quelques arrestations bien senties, et rideau. Les vainqueurs trinquent, les vaincus méditent derrière les barreaux. Vae victis. Et joyeuses fêtes de fin d'année quand même.
27/12/1473Erzherzogtum von Österreich: RSP vereinigt bei den Ratswahlen die absolute Mehrheit der Sitze auf sich.
AACHEN (AAP) - Die Liste Respekt liegt bei der Ratswahl in Erzherzogtum von Österreich an der Spitze und vereinigt die absoluten Mehrheit der Sitze auf sich. Sie kann daher allein regieren.
Verteilung der abgegebenen Stimmen:
1. "Respekt" (RSP) : 100%
Die neue Verteilung der Sitze nach der Verhältniswahl führt zu einer Neuverteilung der Ratsämter:
Die Mitglieder des Rates werden innerhalb von zwei Tagen den neuen Regenten anerkennen. Dieser muss dann dem Kaiser des HRRDN und dem Deutschen König seine Reverenzen erweisen und die wichtigsten Ämter der Provinz besetzen.
26/12/1473 la Reine du Portugal s'en est allée
À Lisbonne (AAP) - Ils ont appelé ça une victoire diplomatique. Un traité bien calligraphié, des sceaux impeccables, une poignée de mains à Zamora. Pendant que la Reine signait la paix avec la Castille, son royaume se déchirait à domicile. Autant dire que le danger ne venait pas d’au-delà de la frontière, mais du couloir d’à côté.
Le fameux Traité de Reconnaissance de la Raia ? Un bel objet. Une poire confite politique. Une paix décorative, utile pour les archives, parfaitement inutile pour arrêter les épées portugaises qui continuent de s’abattre sur des Portugais.
Lisbonne, Coimbra, Porto : trois contados, trois récits, trois armées, et zéro autorité centrale. La Reine Sofia a beau être reconnue par Castille, elle ne l’est déjà plus par une partie de ses propres nobles. Les frontières sont nettes sur le parchemin ; à l’intérieur, elles bougent tous les matins.
Pendant que les chanceliers célèbrent Zamora, les villes tombent, se reprennent, se vident. On se bat pour Alcobaça, on s’étripe à Leiria, on s’enterre vivant à Guarda. La diplomatie parle latin ; la guerre, elle, parle portugais. Et un peu italien.
Ironie cruelle : Sofia est enfin souveraine aux yeux du monde au moment précis où elle cesse de l’être chez elle. Son Édit Royal, censé rallier la noblesse, a surtout révélé l’étendue du désert : absents notables, silences pesants, loyautés évaporées. Même la famille royale s’est fait porter pâle. Résultat : un royaume reconnu par les voisins Ibères, mais désavoué de l’intérieur.
Et puis la Reine meurt. Ni victoire. Ni défaite. Juste un arrêt brutal, comme si le corps avait compris avant le Conseil que la partie était perdue. On décrète le deuil, on baisse les bannières, on prépare les funérailles. Les épées, elles, restent sorties. Le conflit entre contados ne s’interrompt pas pour cause de cérémonie.
Zeramando Crawlyn Hlokk devient Régent d’un trône vide, à la tête d’un Royaume théorique. Lisbonne obéit à moitié, Coimbra à contresens, Porto à personne. Le pouvoir central flotte, comme un drapeau sans vent.
Dans vingt-et-un jours, on élira un nouveau monarque. Mille cruzados pour poser sa candidature, mais aucun tarif connu pour acheter l’obéissance.
Sofia Lorena Ferreira Queirós restera peut-être dans les livres comme la Reine qui a signé la paix la plus inutile de son règne. Elle aura sécurisé une frontière qui n’était pas menacée, pendant que son Royaume se fissurait en trois. Elle meurt reconnue par la Castille, mais abandonnée par le Portugal.
La paix était à Zamora. La guerre, elle, était à la maison.