À Nantes (AAP) - La Bretagne perd la tête, le Duc ferme les mines, planque la caisse et promet la vertu patriotique.

Pendant que les armées ennemies frappent aux portes et que les Angevins se frottent les mains en lustrant leurs hallebardes, le Grand Duché nous offre un nouveau spectacle : la guerre civile version opéra bouffe.

Le Duc Edoran Rosenthals, autoproclamé dernier rempart de l’intelligence stratégique bretonne, vient de publier un manifeste de plusieurs pieds de long (dont la moitié en inventaire de garde-manger) pour expliquer que s’il a vidé Rennes, ce n’est pas du pillage mais de la préservation du patrimoine. En langage courant : je pars avec la caisse mais c’est pour votre bien.

Le capitaine Arshess aurait tenté de prendre le château ducal pour le compte du Grand Duc, drapeau au vent et stratégie en berne. Résultat : défaite instantanée, soldats dispersés façon croûtons dans le beurre salé. D'une armée sur trois en moins pour la défense de Rennes.

Face aux accusations de vol, le Duc sort sa liste de courses : 12 000 doses de colorants (pour repeindre la Bretagne après invasion), 1 600 miches de pain (à ce rythme, la Bretagne devient la première puissance boulangère d’Europe), 120 000 écus (officiellement mis à l’abri ; officieusement sous le matelas du Duc). À ceux qui crient au voleur, Edoran répond : « Non, je ne vole pas, j’anticipe ! » Traduction : si je dois être pendu, ce sera avec élégance, en chemise amidonnée et poches pleines.

Fermeture des mines : la Bretagne découvre le chômage avant l’invasion. Le Duc, dans un geste visionnaire, ferme tout le système minier du pays. Officiellement « pour ne pas gâcher les efforts ». Officieusement : quitte à sombrer, autant le faire en grand style, culte du chaos compris.

Qui gouverne ? Qui trahit ? Qui compte les sacs de maïs ? Les armées bretonnes se battent entre elles, les Irlandais promettent d’arriver « dans dix minutes » depuis un an et demi, et les Angevins ont déjà mis la bière au frais. Conclusion provisoire. Édition spéciale du désastre.

La Bretagne entre dans une nouvelle phase stratégique : Le Grand Jeu du Qui A La Caisse, Qui A L’Armée, et Qui Aura La Tête sur le Billot. À suivre dans nos colonnes : « Comment creuser un tunnel sous le château ducal avec 1 000 quintaux de pierre stockés dans le salon du Duc ». « Mines fermées, espoir ouvert : les Bretons inventent l’exil minier ».

Fin de dépêche. Mais début du vaudeville.

À lire : La gargote Bretonne


Gaspard de la Goupille dit Gégé, pour pour l'AAP agence des terres au Milieu

Pour réclamer un droit de réponse - la KAP internationale