Genève (AAP) - On croyait le feuilleton terminé, Coimbra apaisée, ses habitants rangés et ses urnes refroidies. Mais voilà que, tel un épisode bonus que personne n’avait commandé, une armée débarquée de Lisbonne vient rejouer la partition royale. Officiellement, c’est pour « restaurer l’ordre » et « libérer les opprimés ». Officieusement, c’est surtout parce que Sa Majesté, paraît-il, n’a pas apprécié que certains comtés prennent un peu trop goût à l’autogestion et au libre arbitre.

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Depuis une semaine, le grand orchestre royal répète la même antienne : le comté, c’est la Couronne, et la Couronne, c’est moi. Et pour que la musique porte bien, on a sorti les fanfares, les généraux et les bannières, direction Coimbra. On nous jure, la main sur le sceptre, que ce n’est ni une invasion, ni une punition, mais une « action juste, indispensable et exclusive de la volonté royale ». Une phrase qui, dans le langage courant, se traduit par : « rangez vos papiers d’élection, voici venir l’ordre par ordonnance ».

Les mauvaises langues, dont nous ne sommes évidemment pas, rappellent que Lisbonne rumine depuis l’épisode précédent, lorsque certains rêveurs avaient cru qu’on pouvait gouverner un comté sans baiser l’anneau royal. Grave erreur : le bulletin de vote ne pèse pas bien lourd face au bottillon de cavalerie.

Sur place, les habitants observent les troupes avec le même enthousiasme qu’un contribuable devant un nouveau formulaire fiscal très à la mode actuellement dans nos royaumes (hormis la Suisse) : résignation, soupçon, et une pointe de nostalgie pour l’époque (révolue) où l’on n’allait pas en prison pour avoir oublié sa bannière.

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La Reine promet la paix, l’ordre et la prospérité. Le peuple espère surtout qu’on n’ajoutera pas, en petit caractère, « après dix jours de cachot et une légère contribution patriotique ». Ils peuvent certainement compter sur ceux d'en face pour ne pas s'en laisser compter.

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Gaspard de la Goupille dit Gégé, pour pour l'AAP agence Meuse, Saône et Rhône.

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