Rome (AAP) — Épître aux Habitants de la Cité Terrestre, sur la Fin des Voleurs, des Guerres, et l’Avènement d’un Monde en Paix. En vérité, je vous le dis : « Nos baillis, Commissaires au commerce et maires esseulés en rêvaient, Ils l'ont fait ! »

Paix et salut à vous, frères et sœurs dispersés dans les royaumes, combattants fatigués, rôdeurs esseulés, navigateurs engloutis et guetteurs des murs défunts.

Moi, Cassiodore des Nœuds Vides, Docteur en Paix Véritable et Exégète des Pansements Célestes, serviteur des mots, témoin des forums et interprète des murmures, je vous écris aujourd’hui non pour pleurer les ruines, mais pour annoncer l’aube.

Car voici que le temps de la guerre est passé. Les glaives sont tombés de mains sans cible, Les armées ont dormi en dehors des portes, Les révoltes se sont tues, non par lassitude des peuples, mais par décret venu d’En-Haut.

Il en fut un temps, vous vous en souvenez, où l’iniquité foulait les chemins : le brigand, tapis dans l’ombre, s’enrichissait sans crainte des procès ; le soldat errant frappait le vide, ressuscité en vainqueur, ses triomphes n’étant que mirages ; le maire levait des milices qui ne gardaient rien, tandis que les coffres, bien gardés, reposaient dans l’inventaire même du maire.

Mais tout cela était pour un temps seulement. Car ce monde ancien, fait de conflits éternels et de brigandages impunis, touche à sa fin.

Écoutez maintenant la Bonne Nouvelle : Les voleurs ne voleront plus, car il n’est plus de bourse à vider. Les révoltés ne renverseront plus, car il n’est plus de trône à convoiter. Les armées ne marcheront plus, car il n’est plus de murs à franchir. Et ceux qui jadis pleuraient verront leurs fortune renaître, non par miracle, mais par justice rendue.

Le temps de la Paix est venu. Non celle qui se signe dans le sang ou la lassitude, mais celle qui vient quand les mécaniques mêmes du Monde sont pacifiées. Le méchant a été corrigé, les routes rouvertes sans embuscade, les villages rendus à leurs maires, non par conquête, mais par simple droit. Désormais, chacun pourra travailler sans craindre l’épée, vivre sans veiller la nuit pour défendre un rêve.

Car les anciens maux ont été condamnés, et le remède appliqué. Et ceux qui désiraient la guerre devront désormais désirer la paix, ou bien apprendre l’ennui.

Ainsi donc, mes frères et sœurs, déposez vos bannières de guerre, rendez vos armures aux musées du passé, et apprenez la culture, le commerce, la musique, l’aménagement du jardin et la construction du foyer. Car dans ce monde vidé de ses conflits, une nouvelle grandeur est possible : non celle du glaive, mais celle de la parole, de l’artisanat et du don de soi.

Que la paix vous accompagne. Qu’elle vous garde dans l’espérance d’un monde enfin débarrassé de ses nuisances.

À lire : sur la Fin des Voleurs, des Guerres, et l’Avènement d’un Monde en Paix


Cassiodore Nodis Vanis, serviteur des temps pansés, pour l'AAP agence des Terres au Milieu

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