Le canard angevin

Paris (AAP) - Nul, fût-il parvenu en Anjou par le fruit du hasard, ne peut ignorer longtemps, qu’il existe en cette contrée pas comme les autres, un animal qui a su y faire son nid et en devenir la mascotte, voire un emblème : le canard. (Tous ceux qui ont pensé fort au brigand iront faire trois fois le tour d’un lac à cloche-pied.)

Il y a des années de cela, alors que le poil s’invitait timidement à mon menton et que je parcourais naïvement le royaume sans me soucier de politique ou de querelles – ce qui n’a pas beaucoup changé -, j’ai eu tôt fait de comprendre que pour séduire les angevines, une en particulier dans mon cas, il fallait non seulement montrer patte blanche auprès du père, du frère, de l’oncle, du voisin, du nain, mais aussi auprès du palmipède.

Il y a bien des sacrilèges à ne pas commettre en ce territoire, comme crier vive le roi ou la reine, ou encore demander à ce qu’on vous serve un magret.

Comment diantre ce petit palmé qui se dandine a-t-il fait pour se trouver une place de choix autour des feux angevins – et non dedans ou au-dessus selon le mode de cuisson - ?

À l’heure où les mémoires tirent à elles les voiles de l’oubli, il est nécessaire de remettre des bûches à brûler dans les âtres et d’attiser le feu des histoires à transmettre.

Celle qui va suivre, nous vient d’une Angevine qui a su m’apporter gracieusement un pan de ce qui fait de l’Anjou une terre si particulière à nos cœurs qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas et qu’on ne saurait ignorer, comme son canard.

« Il était une fois...

...

Cela remonte à longtemps, et la plupart des protagonistes sont morts ou non loin, aussi je me permets de le conter.

Il était une fois, donc, les Piques-Sous, qui se décrivaient eux-mêmes comme étant des canards. Des brigands, qui passèrent un accord avec l'Anjou en 1458 si je ne m'abuse, signé par Oesophage, Roy des Canards, et http://www.renaissancekingdoms.com/FichePersonnage.php?login=Finam}Finam de Montmorency, qu'on ne présente plus.
Cet accord a permis aux canards de s'établir dans la ville de la Mare Originelle, à Craon. Elle fut ainsi la première ville possédée officiellement par des brigands.
Puis Oesophage mourut et les Canards décidèrent de ne plus avoir de Roy. C'était une autre époque. Saviez-vous que les Orpilleurs, clan important en Anjou de nos jours, faisaient originellement partie des Piques ? Il faudrait demander la raison de la scission à Finn, même si je ne suis pas sûre qu'il réponde présent.
Bref. En 1458, les Canards, c'étaient surtout les Piques-sous.

Puis, histoire parallèle, ou conséquences, dès les années 1462, 1463, dans ces eaux-là, le canard devint une figure qui s'imposa en Anjou. Shane fut nommé Canard Archiducal par Katina en 1463, et le terme devint générique. Le canard, au fil des ans, devint sacré, au point que la plupart des Angevins refusent de manger du canard et considèrent cet acte comme un sacrilège.
Il y eut même un incident diplomatique entre le Périgord-Angoumois et l'Anjou à cause de chouquettes au foie gras.
A ce jour, certains parleraient même de religion, bien que ceux qui l'affirment ignorent le concept et la définition de religion, et si les Angevins sont moins prompts à se représenter en canards, l'animal reste un emblème de l'Anjou. Je suis d'ailleurs étonnée que ce soient des lys sur leur blason et non des canards, cela aurait bien plus de gueule.

Certains vous diront que les Canards des Piques et les Canards Angevins sont deux choses différentes, d'autres que c'est lié. Seuls ceux qui ont connu les débuts, tels Finam, Finn, et deux ou trois autres exceptions, pourraient l'affirmer avec certitude. Et vous savez comment c'est, il suffit qu'une idée soit bonne pour qu'elle infuse et se propage sous une forme ou une autre, ailleurs. » Phino.


Si comme moi vous avez eu l’impression que l’on déposait sur vos épaules une couverture de laine par un soir de froid mordant et qu’on l’on vous berçait de mots, faites un effort, laissez quelques temps les canards loin de vos tranchoirs, préférez leur la palombe rôtie.

Il s’agissait d’une histoire, telle que détenue par quelques personnes. Si quelqu’un en possession d’autres informations veut la compléter, la réviser, la modifier, qu’il n’hésite pas à contacter le journal. Nous consacrerons alors un article plus long à ce sacré canard !


Sabaude Renard, pour l'AAP

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