
Nancy (KAP) - Le Gotha lotharingien, premier dictionnaire biographique en langue vulgaire, vous emmène désormais à Nancy pour découvrir Elvyna de Vandimion von Riddermark d’Acoma, nouvelle détentrice du record de longévité au pouvoir parmi les régnants francophones du moment.
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La Duchesse de Lorraine est certainement la femme la plus connue de la défunte Lotharingie, dont elle est l’ultime survivance de ces anciens nobles qui se définissaient avant tout comme lotharingien plutôt que comtois, lorrain ou savoyard, et servaient indifféremment chacune des provinces en même temps que la couronne. Elle seule peut encore se targuer d’être la dernière tête couronnée à avoir régné tour à tour sur les trois dernières provinces que compte la partie francophone impériale. Certains détracteurs l’accusent bien volontiers d’être une apatride, une coureuse de titres - elle en a 8 à son nom, et 6 en consort -, uniquement mue par l’attrait de l’apparat et du pouvoir, sans s’intéresser réellement à l’identité des provinces dans lesquelles elle vit.
Rien ne serait moins vrai. Elvyna de Vandimion von Riddermark d’Acoma porte dans son nom et dans son sang ce multiculturalisme lotharingien : sa famille paternelle, les von Riddermark, célèbre pour avoir donné des princes de Condé à la France et une reine consort à la Lotharingie, compte aussi dans sa famille des franc-comtes. Les d’Acoma, quant à eux, ont longtemps servi la Lorraine et, pour quelques-uns, la Savoie aussi. Rien de plus normal, donc, pour la duchesse impériale de Hainaut que d’avoir parcouru tour à tour ces trois provinces, et les avoir servi parfois simultanément, en même temps que l’Empire et Rome. « C’est la synthèse absolue et parfaite de la Lotharingie : le juridisme comtois, l’excentricité lorraine et la bravoure savoyarde réunis en un seul corps, et profondément vouée à Dieu » la décrit l’un de ses proches, avant d’ajouter « Si la Lotharingie existait encore, elle en serait la reine idéale. La seule qui puisse comprendre les trois peuples. »
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Pour la jeune Elvyna, tout commence en Franche-Comté. La terre du milieu francophone l’a vu naître, grandir et se former. Aux arts martiaux, en premier, au sein de l’ost comtois, dont elle deviendra capitaine lors de son premier engagement politique. Au droit, ensuite, comme procureur du Comté. Puis la Hérauderie, dont elle est l’une des plus grandes savantes de cet art si particulier et sujet à bien des controverses et des guerres. Elle apprend aussi à manier les foules en présidant l’assemblée nobiliaire, jusqu’à parvenir au sommet de sa carrière politique comtoise en ceignant la couronne qu’avait porté son père avant lui. La von Riddermark n’a que quinze ans, mais dirige déjà la principale principauté francophone d’Empire, terre des empereurs. Son mandat est unique, mais marquant. La jeune femme est pressée, elle n’a pas le temps de s’attarder trop longuement et veut découvrir cet espace lotharingien dont elle est issue de toutes parts.
Vient alors la Savoie. Elle intègre la congrégation thomiste et la garde épiscopale de Vienne, et la Chancellerie pontificale. En parallèle, Annecy la porte à sa tête : elle dirige désormais la Venise des Alpes. Ses amours juridiques reprennent, et elle prend en main la procure savoyarde, puis la communication et la prévôté. En moins d’un an, elle ceint de nouveau une couronne sur sa tête bien faite, cette fois celle de Savoie. Le record est remarquable, surtout en ces temps troublés pour le Duché, alors divisé par de violents conflits politiques entre les milites aristotéliciens et des nobles issus des vieilles familles. Mais là encore, ce mandat sera unique, et déjà , Elvyna a d’autres projets. Servir la Savoie, toujours, mais aussi l’Empire et Rome. Les hérauderies impériale et savoyarde bénéficient de son savoir, la Diète impériale de son expérience de présidente de l’assemblée nobiliaire comtoise, Rome de sa rigueur et de sa foi. Elle trouve quand même le temps d’épouser Sauron du Gévaudan, avant de finalement jeter son dévolu sur Nerval de Vandimion, l’un des plus célèbres nobles de Savoie et un poète de renom.
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Mais les déconvenues s’enchaînent en Savoie, tandis qu’Elvyna de Vandimion von Riddermark d’Acoma est mise à mal par un Duc qui lui inflige une avanie et la rétrograde dans ses fonctions héraldiques. L’atmosphère se tend, les conflits deviennent de plus en plus violents, et la duchesse consort de Beuil rallie alors la Lorraine avec son mari, une terre qu’elle servait déjà comme héraut par intérim. La dernière terre l’accueille comme il se doit ; toutes deux se connaissent déjà bien puisque Elvyna côtoie depuis longtemps tout le gratin aristocratique lorrain - c’est-à -dire l’essentiel de la population active locale. Ter repetita : maire, conseillère ducale, et Duchesse. Mais, contrairement aux deux fois précédentes, elle brigue un deuxième mandat, et est réélue à l’unanimité. Notre Lotha-trotteuse a-t-elle enfin trouvé dans cette Lorraine stable mais de plus en plus déserte une terre où elle pourrait passer le reste de ses jours, en compagnie de son époux, ses enfants et ses gens ? Rien n’est moins sûr. Après tout, la couronne impériale n’est-elle pas la seule qui manque à sa famille ?
Le Gotha Lotha, pour l'AAP agence des terres au Milieu.
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