Genève (AAP) — « Au Royaume de France, » Ainsi s’ouvre l’épître de Constant de Rubempré, Haut-Chancelier du Royaume d’Irlande.

Voici une missive venue d’outre-mer, transportée par le vent du large et l’écume des batailles. En cette nuit du 31 janvier de l’an de grâce 1473, alors que les flambeaux brûlaient encore sur les quais de Blaye, Bordeaux et Bazas, la mer, elle, s’est souvenue. Elle a enregistré le tumulte des lames heurtant les coques, le fracas du bois fendu, les cris des hommes pris par les vagues. L’histoire retiendra que la flotte des clans irlandais a frappé.

Requiem æternam dona ei, Domine. Requiescat in pace. Voici ceux que la mer a pris :

La CC La Laterne du Capitaine Liam Cesar, caraque de guerre, éteinte sans éclat. La Baroud d’honneur de Xavix, caraque marchande, engloutie, sans retour. La 1001 Lieues de Paquita, caraque marchande, naufragée, en un seul lieu. La Saint Arkel II d’Alexander, caraque marchande, tombée dans l’oubli des abysses. La KaTaClysm de Katerina, nave génoise, balayée par la tourmente. La Resistencia de Chevalier16, nave génoise, brisée comme son nom. La Stellaria de Maximilianus, nave génoise, éteinte sous l’horizon. La Resilience de Hubert, nave génoise, flanchant sous l’assaut. La A estrela da Liguria de Jack Carter, nave génoise, dernière étoile à sombrer. L'Île & Ailes d’Anael, nave génoise, envol réduit au silence liquide. L’Irish d’Alister, nave génoise, ironie perdue dans la houle. La Pyxis Nautica de David de Gruyk, nave génoise, perdu dans l'infini marin. L’Aventureuse d’Alderic, nave génoise, engloutie par la démesure des flots. L’Albatros de Valeryane, nave génoise, chassée du ciel et de la mer. La Norðrljós d’Alderic, nave génoise, lumière définitivement éteinte. La CC La Déferlante de Liam Cesar, nave génoise, balayée par sa propre promesse. Le Renard des Mers de Herian, nave génoise, dévoré par les flots. La Charpente Flottante de Taiwen, nave génoise, devenue épave sans maître. L’Armanöé de Tete08700, nave génoise, assommée par la tempête. El Vagabundo de Josias, nave génoise, errant désormais au fond des eaux. L’Opalienne de Liz52, nave génoise, une pierre trop lourde pour flotter. L'Ignis Principium de Xandrya, nave génoise, flamme éteinte par la mer. L’Eclipse d’Agnan, nave génoise, plongée dans une nuit sans fin. L'Ocean Expanse de Christal S, nave génoise, ayant enfin trouvé l’infini.

Les marins survivants se souviendront. Ceux qui ont coulé hanteront les songes de ceux qui restent. La mer, elle, ne prend pas parti. Elle se contente d’engloutir.

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Guillaume Remuepoire pour l'AAP agence des terres au Milieu.

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