Genève (AAP) — En l'An de Grâce mil quatre cent soixante treize, aux Calendes de Janvier, sur les eaux tumultueuses de l'Atlantique, advient au large du Cap Saint Vincent une bataille dont le fracas retentit jusqu'aux rivages les plus lointains. Les vents d'Ouest portent nouvelles de pertes amères et de naufrages lamentables.

Car le premier jour de Janvier, près des côtes portugaises, les forces barbaresques venues en aide au Très Aristotélicien Roi de France subissent un revers mémorable. Coulées sont les caraques de guerre ci-après : la Wait for Revenge de Soulejman Kanuni, la Barbaros Eclipse de Dolunay, la Barbaros Inevitable de Forsaken54, la Barbaros Thousand Suny de Gazi et la Barbaros Topal Kirpi de Amstrong.

Et par-dessus sombre la nave génoise Barbaros Mihrace de Kemik, frappée et déchiquetée par le fer et le feu des ennemis. Ces vaisseaux, dont certains coûtent jusqu'à cinquante mille écus, disparaissent sous les flots, entraînant avec eux richesses, armes et provisions. Les épaves, abandonnées aux caprices des flots, deviennent la convoitise des pillards. Les âmes des marins périssent en mer, tandis que leurs corps noyés ne peuvent ressusciter qu'au dernier port où leurs pas les ont menés.

Or, au cinquième jour du même mois, autre désastre frappe la flotte du Roi de France. Au large des rivages d'Irlande est envoyée par le fond la noble caraque Trèfle Kikoulapic, commandée par le vaillant Capitaine Trixolas. À son bord voyage la Dame Miramaz, Grande Prévôt de France et Capitaine de l'Armée "Pas Royale mais Presque" du Chaos Royal. Sa perte jette stupeur et lamentations parmi les siens, tant pour la valeur de son rang que pour l’honneur de son titre.

Quant aux clans d’Irlande, vassaux du petit Royaume éponyme, ils semblent en position de force. Nul grand dommage ne leur advient. Deux légers navires d’espionnage, alliés de ces derniers, sont submergés depuis l’amorce des hostilités. En outre les Français, par excès de suspicion, multiplient attaques sur attaques, frappant parfois des ombres et des fantômes, cibles qu'ils croient ennemies.

Aussi perdure la guerre sur mer, où se mêlent cris d’effroi et plaintes, bois fracassé et voiles déchirées. Tandis que les abysses engloutissent les espérances des vaincus, la mer conserve dans son sein les trésors des vaincus et les âmes des naufragés.


Jean Froissart pour l'AAP agence des terres au Milieu.

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