Genève (AAP) – L’évaluation sombre de la Confédération helvétique : un éclat passé, un avenir incertain. Analyse de fin de mandat.

La Suisse traverse une crise identitaire majeure, marquée par l’érosion de ses traditions politiques et l’oubli de ses fondations historiques. Les institutions qui constituaient jadis les piliers de son rayonnement régional et de sa stabilité interne – avoyers, landammans, et assemblées cantonales – ne sont plus que l’ombre de leur gloire passée. La dynamique qui animait les vallées et les cimes alpines s’est figée dans une inertie que rien ne semble pouvoir briser.

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Les signes de déclin sont flagrants : une perte d’ambition stratégique, une mise en retrait sur la scène politique, et une gestion cantonnée à l’ordinaire, loin des aspirations historiques qui guidaient autrefois les initiatives cantonales. La Suisse d’aujourd’hui s’apparente davantage à une petite chapelle repliée sur ses conservatismes qu’à un acteur éclairé et innovant des terres au Milieu alors qu'elle compte pourtant plus de 400 âmes.

Les rares bastions de son héritage, tel le Gotthard, ne sont plus que des témoins muets d’une grandeur évaporée. Les chambres du pouvoir, autrefois le théâtre de débats déterminants, sont devenues des sanctuaires de silence où l’on conserve plus que l’on construit. Les légendaires institutions helvétiques, à l’instar de la Tagsatzung sont désormais perçues comme des reliques inaccessibles. Au pays des votations directes, seule une vingtaine de représentants dont la majeure partie sont démissionnaires sans démissionner ont accès aux affaires.

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Les ambitions économiques, militaires et culturelles qui faisaient de la Suisse une puissance régionale incontournable dans le domaine de l'hétérodoxie religieuse et celui du divertissement musclé sont à présent ternies par une gestion routinière du Château. Les cantons semblent avoir abandonné la quête d’excellence au profit d’une prudence excessive, renonçant à la lumière des bannières étoilées pour se contenter de leurs pâles reflets.

Note : BB-
Perspectives : négatives.
Un réengagement stratégique majeur des maires des cantons et une réaffirmation des valeurs fondamentales de la Confédération seront essentiels pour contrer l’érosion continue de son influence et de son identité sur la scène interoyaumale. Sans une telle redynamisation, la Suisse risque de sombrer davantage dans une neutralité stagnante, au détriment de son histoire et de son prestige.


Georg von Schnurstein pour l'AAP agence Meuse, Saône et Rhône.

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