Genève (AAP) – 04 avril. Aaah le mois de mars. Que serait le mois de mars sans son traditionnel tournoi de Genève et ses giboulées bien frappées, susceptibles de dégeler les hibernants les plus endurcis ?

Annonciateur d’un charmant printemps qui verra éclore les projets les plus fous, tout le Gotha interlope s'y presse, forme un rassemblement inespéré, pour ne pas dire miraculeux, criard et braillard, d’âmes aventureuses désireuses d’en découdre et de se soustraire un instant à l’oisiveté qui règne en maitre dans des terres à l’activité en berne.

Et c'est approximativement, à la louche, au doigt mouillé, pas moins de 250 jouteurs qui s'alignent à Murten. Un record, murmure-t-on pudiquement du côté des organisateurs. Preuve s'il en est que le phare Républicain n'a pas encore fini de briller.

Là, de vieilles figures mémorables ressurgissent de tréfonds dont elles semblaient à jamais emprisonnées,
Ici, une farce théatrale retranscrit dans un réalisme criant on ne sait quel épisode turbulent de l'histoire de France (nous aurions tout de même entendu au terme de de la représentation les badauds maugréer : "A quand une pièce autour du conflit Toulousain, ça serait quand même vachement plus original !"),
Et puis des stratégies pré tournoi mises en place, déci de là, en catimini ou au grand jour, abondamment arrosées de flots de bière jusqu'à devenir géniales, la Saint Patrick venant fort opportunément mêler son trèfle aux festivités,
Plus loin, des bons Samaritains, rivalisent de générosité bravache afin de faire monter les enjeux du tournoi et remplissent leurs fontes de toujours plus d'écus et d'objets précieux avant de partir à la bagarre, comme des bienheureux,

Et partout, cette joie de se retrouver, de se découvrir, car voyez-vous, le tournoi de Genève, je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui tendent la main à d’autres, peut-être à un moment où ils ne peuvent plus, où ils sont seuls chez eux. Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent des destinées et je m'égare je crois.

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Les grands sentiments, c'est bien joli, mais avec tout ça, au final, "qui gagne ?" vous demanderez vous surement. Mh ?
Et bien je répondrai sobrement qu’il s’agit du pouvoir de l’amitié, incarné magnifiquement par les éclats de rire qui se perdent autour du grand banquet final, par-delà le soleil couchant.
Quoi ? Oui ? Vous n'êtes pas convaincus ? Hommes de peu de foi. Des noms ? Vous voulez des noms ? Rah mais je n’en sais rien moi, attendez que je consulte mes fiches, vous avez cru que je faisais dans le journalisme de précision ?
Ah, voici !
Puisqu’il n’y’a que la performance qui vous intéresse, la compétition sauvage, tout le temps, à tout prix, oui j’abrège.. Les vainqueurs incontestables et incontestés de la 22ème édition du tournoi de Genève, année 1472, sont...Dona Malena et le Sieur Lerio, de Genève avec au compteur : 4 échauffourées remportées contre zéro revers, voilà qui force le respect !
Cette année, la coupe restera donc en quelque sorte à la maison.
Outre la gloire éternelle jusqu’à la prochaine édition du tournoi et 201 écus de gain, ils remportent deux épées du Roi Paon, légués par monsieur Cunor, récemment décédé.

Bravo à eux !

Les amis Helvètes ont maintenant un an pour ranger la forêt, restructurer la montagne et nettoyer le carnage afin que nous puissions remettre ça.
Je ne vais pas vous mentir : je suis très confiant.

A vous les Alpages,


Azharr de Montestier pour l'AAP agence des Terres du Milieu

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