Belley (AAP) - Ce matin 17 mars, les Helvètes sont entrés dans Belley. Après la querelle de l'investiture ecclésiastique, après la visite vaniteuse et vaine du Roi des Allemands à Genève, après encore, les massacres depuis le 25 février de treize voyageurs imprudents sur les routes savoyardes, après la destructions des armées « Non Nobis Domine Da Gloriam » commandée par Alex.. le 26 février et « Sabaudiae Gloriam » commandée par Haeven, le 16 mars, c'est au tour des Belleysans de souffrir une nouvelle fois de la querelle qui oppose les édiles genevois aux autorités ducales et ecclésiastiques savoyardes. Le 3 mars, le village de 47 habitants était pillé puis abandonné par la soldatesque genevoise. Le 18, c'est en armée cette fois, que l'on était venu planter l'étendard genevois sur son hôtel de ville.

Tout avait commencé par le naufrage de trois naves de commerce et deux foncets et l'avarie d'une caraque de guerre dans le port de Genève dont la seule tare et pas des moindres, étaient d'être helvètes. En effet, le compagnon de chambre aragonais de feue la Duchesse savoyarde Bénédycte de Habsourg, Romain, avait âprement canonné quelques jours plus tôt les quais genevois. Après avoir radoubé et avitaillé sa caraque dans le port de Belley, il s’en était alors allé vers la chaleur de ses mers ibériques sans autre forme de procès. Forcément, les invectives ne s’étaient point fait attendre. « Les Savoyards ont une nouvelle fois dépassé les bornes » accusait une poignée de Genevois revanchards.

Il faut dire que l’opportunité de venir piétiner les terres de leur voisin était trop belle. Nul genevois digne de ce nom n’aurait raté l'hallali. C’était encore bien mieux que le tournoi qui se tenait à Fribourg et rassemblait pourtant plus de quatre-vingt participants, fine fleur des arrières Cours des Miracles de l'Aristotélité, jeunes et jolies aristocrates italiennes en mal de frissons et routiers des joutes venus de tous les horizons de France et d'ailleurs. Mais d'Helvètes, point donc à sept ou huit remarquables exceptions près. Les Alémaniques boudaient la grande foire d'empoigne parce que c'est Genève, et Genève bataillait en Savoie.

Genève ? Pas tant en fait. La part locale était congrue cette fois. Si l'armée genevoise « la souris rose » commandée par Scrat avait annexé le col de l’Écluse entre Genève et Annecy (nœud 269), la mine d'or à l'Est d'Annecy (nœud 272) et la route du Mont Blanc, Aoste et cols des petit et grand Saint Bernard (nœuds 273, 274, 275, et 276), les combats principaux étaient menés par l'armée « Terror Mundi » commandée par Guiscard de Hauteville, ses écorcheurs italiens, une lance de bons anglais et quelques spadassins helvètes dont on ne savait plus vraiment s'ils étaient Genevois, Fribourgeois, Sedunois ou Grandsonnais.

En face, en Savoie, l'armée « La petite étoile » dirigée par Stella d'Ascalon von Valendras et dont l'effectif n'est quasiment composé que d'Annéciens, s'est replié dans l'enceinte de la capitale, Chambéry. Tandis que sa Grâce le Duc Nawak commandait à son Capitaine Haeven von Valendras, Grand Maître de l'Ordre des Templiers, Chevalier d'Isenduil et Archidiaconesse du Diocèse de Genève, de lever une armée et que l'Empereur lui-même, ordonnait à Silanie Le Verdier, Vicomtesse de Domremy-la-canne et Baronne de Castiglione Torinese, de lever la sienne. Celle-ci fut contrariée quelques jours par la présence des Suisses devant les remparts de la capitale. On n'en sait guère plus à ce jour, le secret des Dieux est bien gardé en Savoie.

La Rédaction, pour l'AAP agence Meuse, Saône et Rhône