Paris (AAP) - Vous en avez votre claque de votre patelin, de votre boulot, de votre routine ? Vous souhaitez partir à l’aventure, embarquer à bord d’un rafiot et braver les océans ? Vous rêvez de vous confronter aux monstres marins et espérez lorgner sur de la sirène nibards à l’air ? Soit, faites-vous plaisir, mais quelques conseils vous seront sûrement utiles si vous n’êtes pas un(e) habitué(e) des mers.

Avant toute chose, choisissez précautionneusement votre capitaine de navire. Un équipage l’assiste mais il est celui qui impose le cap. Assurez-vous donc qu’il ait parfaitement compris où vous désirez vous rendre afin d’éviter les mauvaises surprises. En principe, s’il parle français, qu’il n’est point trop sot et que vous lui avez refourgué assez de pognon, vous avez de grandes chances d’être mené(e) à bon port.

Autre élément crucial avant de larguer les amarres : veillez à vous munir de suffisamment de provisions pour ne pas risquer de mourir de faim en cours de traversée. Certains s’imaginent naïvement que le fruit de la pêche les préservera d’une pénurie. Que nenni ! Vous tirerez au mieux un poisson tous les deux ou trois jours et vous serez vite forcé(e) de courser du rat à la cale pour vous remplir la panse si vous n'avez pas fait preuve de prévoyance.

Il est également suggéré aux petites natures de se doter d'un ou plusieurs seaux pour ne pas sans cesse avoir à courir jusqu’au bastingage pour rendre leurs tripes. Soyez aussi bien conscient(e) que la vie en mer n’est pas si exaltante qu’elle y paraît et que hormis vous essayer au maniement de la canne à pêche et siffler du godet avec vos camarades de galère, les distractions s’avèrent limitées. Pensez donc à emmener avec vous tout ce qui pourra vous aider à tromper l’ennui une fois à bord : bouquins, matériel de tricot, journal intime, donzelle(s), carnet à dessins, jeu de dés, cartes, etc.

Encore une précision qui peut revêtir son importance : les navires ne sont pas dotés de confessionnaux. Vous n’aurez par conséquent pas l’occasion de vous décharger de vos lourds secrets auprès d’un confesseur assermenté tant que vous n’aurez pas regagné la terre ferme. Ne vous faîtes néanmoins pas trop de souci : le poids de l’avarice, de l’envie et autres fâcheux péchés ne devrait pas s’alourdir le temps que durera votre balade en mer.

Dernière précaution d’usage : apprenez à nager. Cela pourrait vaguement vous servir si l’Amirauté royale en venait malencontreusement à couler votre bateau.

Sur ce, bon vent, matelot !

Arry Zolen, pour l’AAP.